9 thoughts on “Caricature”

  1. Déformante, simplifiante, agressive. A priori, la caricature n’a rien pour se signaler d’une manière favorable à l’attention des personnes responsables, modérées, tolérantes, éduquées, réfléchies, attachées à la démocratie, au pluralisme, au sécularisme et au multiculturalisme, ou, tout simplement, des personnes polies et bien élevées.
    La caricature est une charge, c’est-à-dire une arme lourde et qui fonce droit devant elle. Elle peut être de bonne guerre, exagérant des traits réels ou soulignant des aspects criticables d’une personne, d’un groupe ou d’une institution. Elle peut être diffamatoire et haineuse. Elle n’est pas réaliste mais idéaliste. Elle a des traits communs avec l’allégorie et l’aphorisme. Elle est compacte, ne fait pas dans la dentelle ni la subtilité, mais elle peut être d’une intelligence aiguë—ou d’une bêtise confondante.
    Pourquoi fait-elle souvent rire (y compris, parfois, les sujets caricaturés eux-mêmes)? Est-elle un symptôme de notre malice naturelle qui se réjouit de grossir toute faute trouvée chez autrui? Est-ce parce qu’elle se rapproche du gros mot, du blasphème, de l’obscénité, du grotesque, qui sont des provocations au rire ou à la colère? Est-ce parce qu’elle nous permet de rendre nos peurs visibles et de les réduire à quelques traits de crayon? Est-ce parce qu’elle projette hors de nous ce qui en nous nous effraie? Est-ce parce qu’elle nous inquiète ou parce qu’elle nous rassure?

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  2. Reposted from H-France list– resources, articles on Charlie Hebdo:

    From: McKinney, Mark [mckinnm@miamioh.edu]
    Dear Colleagues,

    Berghahn Books, the publisher of European Comic Art, which I co-edit with Laurence Grove and Ann Miller, has generously agreed to make available two articles that we published a few years ago and that focus on the work of the Charlie Hebdo cartoonists, including, but not limited to, their weekly satirical newspaper. There’s an article on Charlie Hebdo by Jane Weston, and a translated interview of Cabu by cartoonist Tanitoc in the same pdf available via this link:

    http://bit.ly/ECA_CharlieHebdo

    (this link also exists on the publisher’s Facebook page:
    https://www.facebook.com/BerghahnBooks?pnref=story)

    Here is the reference for Weston’s article:

    Weston, Jane (2009) “Bête et méchant: politics, editorial cartoons and bande dessinée in the French satirical newspaper Charlie Hebdo,” European Comic Art, vol. 2, no. 1, Spring, pp. 109–29.

    I would also suggest the following two posts, one by another comics scholar, Bart Beaty, and the other by Arthur Goldhammer:

    http://www.slate.com/blogs/browbeat/2015/01/07/the_french_cartoonists_killed_at_charlie_hebdo_wolinski_charb_tignous_and.html

    http://america.aljazeera.com/opinions/2015/1/charlie-hebdo-gouaillesatireislamjournalism.html

    And finally, a relevant artist’s statement by Plantu, in the same issue of European Comic Art (please note: it has not been included with the above-mentioned pdf with open access by Berghahn, but may be accessed by Ingentaconnect, for example):

    Plantu (2009) “I must not draw…,” European Comic Art, vol. 2, no. 1, Spring, pp. 1–19.

    http://berghahn.publisher.ingentaconnect.com/content/berghahn/eca/2009/00000002/00000001/art00002

    Sincerely and in sadness,
    Mark McKinney

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  3. Néanmoins, de publier l’instrument satirique avec une telle histoire distinguée, on veut créer un gagne-pain. Et plus q’on fait la ridicule, plus q’on risque les conséquences. Il est difficile à se protéger contre le radicalisme. Aimer la liberté c’est une idée noble, grande, remplie de la vérité. Mais faites attention! Chaque élément de la liberté porte le risque, le danger. Quelquefois outre mesure.
    Je suis désolé pour les familles des pauvres morts. Et je pleure avec toute la France pour la perte de paix infligé par les jihadistes. Merci. M. Pinson, pour votre écriture.

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    1. Merci aussi à Guillaume Pinson pour son article. J’ajoute un paragraphe à mes ruminations sur la caricature, en poursuivant la discussion avec Franck Mitchell, au sujet des dangers de la caricature.
      Le problème de la caricature c’est que même si elle s’en prend à une cible puissante oppressante, elle utilise des mécanismes psychologiques semblables à ceux qui servent à désigner un bouc émissaire et à justifier la mise au ban de la société ou l’oppression d’un individu ou d’un certain groupe. D’un autre côté, dans certaines situations, la caricature a un pouvoir libératoire qui ne peut lui être dénié. Elle peut donc aussi bien être un instrument d’oppression qu’un instrument de résistance à l’oppression. Dans les deux cas, elle s’en prend à ce qui fait peur, et justifie la peur en soulignant les traits menaçants de sa cible, traits qui peuvent être réels ou imaginaires.

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  4. Evidemment, si l’on attaque le nid de vipères avec un stylo le résultat depuis la Révolution est la création, de temps en temps, des martyrs. Peut-être la mort de 17 aux mains des jihadistes exige à la Republique qu’elle devienne plus active dans la guerre contre l’Islame radical. On veut avoir l’espérance.

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  5. by Can Yalcinkaya

    For the past few days, I’ve been thinking a lot about Charlie Hebdo. Much has been said about the nature of the cartoons they publish, their understanding of satire, whether they should have known better. My initial response to the massacre is sadness and anger. As a researcher studying cartooning and comic art (as well as an occasional dabbler in said arts), I cannot see anything that can excuse the murder of people whose “unforgivable” crime seems to be to put pen on paper, and scribble some lines. People have been attempting to look at this from a broader perspective, interpreting the events in a “clash of civilisations” context. The West has been making the Muslim world suffer for years. Millions of Muslims died, including innocent children……

    LONGER POST – Read the rest with links here.

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